Fondée dans les murs de l'ancienne distillerie Mario de Vatable, datant du début du siècle, la maison de la canne présente l'histoire de la canne à sucre depuis son introduction en Martinique au milieu du XVIIème siècle, et met l'accent sur le système esclavagiste qui lui est intimement lié.
La canne a en effet bouleversé la vie des jeunes colonies antillaises. Une fois compris le processus de fabrication du sucre, les colons, attirés par la formidable demande européenne pour ce produit, vont investir massivement dans la création d'habitations (nom donné aux Antilles aux grandes exploitations sucrières). Problème : la plante est particulièrement exigeante en main d'oeuvre, et les quelques milliers d'européens engagés sur l'île sont loin de suffire à la tâche.
C'est alors que les colons, après un intense lobbying auprès de la royauté française qui y répugne, obtiennent le droit de faire venir des côtes d'Afrique, des esclaves noirs. En moins de cent ans, 100 000 africains vont être ainsi achetés puis acheminés en Martinique. Et ce n'était que le début ... Pour en savoir plus : Les Habitations sucrières et le système esclavagiste.
« Une Terre, une Plante, un Peuple » … C’est cette histoire que retrace la Maison de la Canne. Sur deux étages, vous découvrirez le fonctionnement des premières habitations esclavagistes, les procédés de fabrication du sucre et du rhum, les vieilles machines que l’on utilisait jadis, et la vie quotidienne des esclaves sur les plantations.
La Maison de la Canne vous montre aussi comment la soudaine concurrence du sucre de betterave produit en métropole, du sucre des nouvelles colonies d’Asie et d’Afrique, l’apparition au milieu du XIXème siècle des premières machines à vapeur, et la fin de l’esclavage proclamée en 1848, ont profondément bouleversé l’économie sucrière martiniquaise. Pour survivre, les habitations dont les méthodes de production n’ont quasiment pas évolué depuis le XVIIème, doivent faire face à de lourds investissements pour passer à une phase industrielle. Il faut produire plus et moins cher.
Alors que jusqu’à là, tout le processus de fabrication du sucre, de la culture de la canne jusqu’à sa transformation, était assuré sur chaque habitation, les riches planteurs, aidés par des ingénieurs métropolitains comme Emile Bougenot, vont rassembler leurs capitaux pour édifier de grandes « Usines Centrales » équipées de matériel ultra moderne, capables de traiter de grandes quantités de canne, et de produire du sucre à un coût compétitif. Désormais, l’habitation se contentera de cultiver la canne, puis de la vendre directement à l’Usine Centrale pour transformation.
C’est ainsi que plus d’une dizaine d’usines furent bâties aux Antilles françaises. En Martinique, on retiendra celles de Soudon, du Lareinty, de Sainte-Marie, et du Galion. Parmi celles-ci, seule cette dernière reste aujourd’hui en activité, tandis qu’en Guadeloupe subsiste encore l’Usine Gardel. Les deux derniers vestiges d’une économie de monoculture qui fit que l’on donna pendant longtemps le surnom d’Îles à Sucre aux Antilles.
Maison de la Canne
Pointe Vatable, 97229 Trois-îlets.
Tel : 05 96 68 32 04 .
Horaires : Mardi et mercredi de 08h30 à 17h30. Vendredi et samedi de 08h30 à 17h00. Dimanche de 09h à 17h.
Tarifs : Entrée 3 Euros. 0,75 Euros pour les moins de 12 ans.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire