Population : 381 427 habitants d’après le recensement de 1999 (359 572 en 1990) ; estimée à 393 000 en 2004.
Principale ville : Fort-de-France (94 049 hab. soit 25 % de la population), Lamentin (35 460), Le Robert (21 240), Schœlcher (20 845), Sainte-Marie (20 098)
Densité : 338 hab./km² (1999, estimée à 356 en 2004)
Population urbaine : 42 %
Population active : 166 400 (2002)
Taux de chômage : 22,4 % (chiffre 2004, ne tient pas en compte les mouvements « non-déclarés » ; 26,3 % en 2000).
PIB brut/hab. : 14 283 € (année 2000)
PIB total : 5 496 millions € (en 2003 ; service 82,2 % - industrie 8,6 % - BTP 5,7 % - agriculture 3,5 %).
Evolution annuelle des prix (prix et salaires) : + 2,2 % (2002 ; Métropole : + 2,3 %)
SMIC : 1 127,23 € mensuel et 6,67 € de l’heure (2002)
Principaux produits exportés : fruits frais ou secs, produits raffinés du pétrole, boissons alcooliques (rhum et dérivés) ou non alccoliques.
Principaux produits importés : pétrole brut (l’île possède une raffinerie), véhicules (tourisme et utilitaires), médicaments, produits raffinés du pétrole, meubles.
Principaux fournisseurs : France métropolitaine, pays membre de l’UE, Venezuela, Etats-Unis, Guadeloupe.
Principaux clients : France métropolitaine, Guadeloupe, Guyane, pays membre de l’UE, Etats-Unis, Canada.
Lorsqu’il s’agit d’évoquer l’économie martiniquaise, on ne peut ignorer son passé colonial marqué profondément par les activités agricoles. Héritière incontestée de ce passé, l’île se trouve, aujourd’hui devant une situation assez paradoxale : un secteur agricole très présent, tant dans les faits (main d’œuvre, surface exploitée) que dans l’actualité (sucre, rhum, banane), mais qui ne possède qu’une part relativement faible dans le PIB (4 %).
Vue de plus près, cette antinomie ne paraît pas si inconciliable que cela : elle pourrait bien être annonciatrice d’une transition amorcée depuis les années 80. Aujourd’hui, c’est un fait : avec des denrées agricoles ne pouvant faire face à la concurrence internationale dès la fin du XIXè siècle et la première moitié du XXè siècle, la Martinique a néanmoins continué à exploiter ces ressources.
En règle générale, les DOM sont dotés de très nombreuses dérogations et sujets à des aménagements juridiques très complexes. La Martinique possède le statut de département mais est considérée comme un « territoire d’exportation » dans les échanges commerciaux. Une société métropolitaine qui vend un bien vers la Martinique est considérée comme un exportateur, par conséquent bénéficie d’une exonération de TVA. La Guyane, Saint-Martin et Saint-Barthélemy ne connaissent pas la TVA. En Martinique, elle existe et son taux varie entre 2,2 et 8,5 %. Tout produit qui entre en Martinique est concerné par la taxe dite « octroi de mer », qui constitue un revenu conséquent. Le montant est fixé par le Conseil Régional et varie selon la catégorie du produit, mais dépasse rarement les 30%. La somme collectée est partagée entre les communes (environ 40 % de leurs recettes fiscales). L’octroi de mer est accompagné par une autre taxe : le droit additionnel (entre 1 à 2,5%), dont les modalités sont toujours dépendantes du Conseil Régional qui en bénéficie directement.
Vue dans son ensemble, il nous est difficile de parler d’une économie structurée tant les indices tendent à révéler « un profil artificiel », les rouages fonctionnant grâce à un moteur déterminant : la consommation. Bien entendu, la consommation implique l’existence d’un volume monétaire qu’il faut alimenter avant de passer à la phase de circulation et, entre le secteur privé et public, ses sources sont innombrables. La liste étant très longue, on ne peut citer ici que les exemples les plus connus : taxation des produits « à l’importation », un régime fiscal plus avantageux pour diverses catégories socio-professionnelles, défiscalisation et subvention, un taux élevé de transferts publics, les congés bonifiés, etc.
L’Agriculture
L’île s’est orientée vers l’agriculture de plantation et le triangle « canne-banane-rhum » demeure toujours un élément fondamental. La chute constatée dans les exportations à partir de 2002 provient directement des filières bananes et canne. Tenant compte des évolutions des marchés, les autorités ont lancé à diverses reprises de timides tentatives de diversifications. Pour la période 2000-2006, le Conseil Régional s’est engagé à l’encourager.
L’exportation mondiale de la banane représente un volume d’environ 15 millions de tonnes, ce qui lui procure la première place parmi les fruits. Plus de 120 pays sont concernés, dont la quasi-majorité des pays en voie de développement. Son commerce engendre un CA autour de 4 milliards de dollars. Ce rapide aperçu nous permet de constater que ce fruit mythique possède une valeur bien au-delà de son seul plaisir gustatif !
Graminée, encore appelée « herbe des Canaries », elle a été introduite aux Antilles vers 1645 et a supplanté très rapidement le tabac, le produit phare des débuts de la colonisation. Véritable symbole, le sucre que l’on obtient est associé à l’histoire de la Martinique : les Anglais ne désignaient-ils pas eux-mêmes les Antilles d’îles à sucre françaises ? Le rhum fit son apparition par la suite, lui assurant un double caractère industriel : fabrication du rhum et du sucre. A noter pourtant que c’est à la fin du XVIIIe siècle que s’est joué le véritable essor des distilleries martiniquaises. Présente un peu partout, vous la verrez dans de vastes étendues, mais elle apprécie surtout les plaines.
Le secteur est fortement imprégné par une organisation artisanale, tant au niveau des pêcheurs que des ventes.D’ailleurs, les statistiques sont difficiles à évaluer, mais il ne fait aucun doute que la consommation locale se situe nettement au-dessus de la production (environ 6 000 tonnes).
L’industrie
Assez récente, elle est l’une des conséquences naturelles des mesures économiques prises vers la fin des années 70 et les années 80, la plus connue étant la défiscalisation. Chaque milieu et chaque tendance ont leur propre opinion sur le sujet, mais s’il faut apporter une conclusion générale basée sur des chiffres, nous pouvons affirmer que les nombreux dispositifs mis en places afin de stimuler l’économie martiniquaise ont créé une croissance rapide et avec elle une évolution sociale conséquente. C’est en parallèle que le secteur de l’industrie a pris sa place sur l’île, principalement dans la décennie 1990.
Les services
Incontestablement, le secteur tertiaire domine l’échiquier économique. Il participe avec un taux record de 82,2 % au PIB et emploie plus de 80 % de la main-d’œuvre. Outre les hôtels, qui sont une évidence, vous ne manquerez pas de le constater sur place lorsque vous passerez dans le secteur Fort-de-France/Lamentin. D’ailleurs, la place manque et les embouteillages s’intensifient, ce qui incite à trouver de nouveaux espaces, comme dans les environs de Trinité et Rivière-Salée (exemple de Génipa qui est très récent). Ceci étant, comme dans d’autres domaines, il ne faut pas oublier que l’île est fortement influencée par la France, pays où la filiale agroalimentaire et le secteur du service ont une présence bien marquée.
Le tourisme en Martinique est intimement lié à la conjoncture économique des années 80. Il a connu un développement très appréciable entre 1980 et 2000, si bien qu’arrivée à la fin de cette période, l’île dénombrait une fréquentation de 500 000 clients/an.Ce chiffre concerne les séjours incluant tout type d’établissement, car l’île bénéficie également du tourisme de croisière qui est évalué à 200-250 000 clients chaque année. Plus de 6 000 entreprises sont concernées par ce marché, ce qui représente 16 % des sociétés recensées. Elles emploient un peu plus de 6 500 personnes (7 % des salariés), dont la très grande majorité répartie dans les segments recruteurs que sont l’hôtellerie traditionnelle et la restauration. Aujourd’hui, son impact sur la dynamique régionale est très important.
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