Transmise par les derniers Indiens Caraïbes aux nègres marrons venus se réfugier sur les hauteurs de Sainte-Maire, la technique de la vannerie Caraïbe s'est perpétuée au Morne-des-Esses, de génération en génération. Aujourd'hui, elles ne sont plus qu'une poignée de femmes à maintenir ce savoir-faire.
Du 5 au 10 décembre, à l'occasion de l'inauguration de la vannerie, après rénovation, l'office samaritain du tourisme et de la culture rendra hommage à ces vannières et aux Indiens Caraïbes légataires de ce patrimoine. Vernissage de l'exposition permanente, conférence, rencontre avec des vanniers de Guyane et de Dominique, sont au programme des festivités.
Imaniyé Dalila Daniel, chargée de mission à l'Osatourc, a réalisé en collaboration avec l'anthropologue Thierry L'Etang, l'exposition qui sera au centre de la vannerie. Des panneaux qui permettront aux visiteurs d'en savoir davantage sur l'histoire de la vannerie et les étapes de fabrication. « Nous avons voulu donner à ce lieu une âme, souligne Imaniyé Dalila Daniel. Ainsi la vannerie portera désormais le nom d'« Espace Capitaine Nicolas » , chef Caraïbe, dont chacun pourra découvrir l'histoire à travers l'exposition« . Autre espace, situé au centre de la vannerie, la maison en bois ti baume qui accueille l'exposition permanente portera le nom de « Kay la fanmy Sébastien » en hommage à la première famille de vanniers martiniquais. Enfin, la vannerie du Morne-des-Esses rejoint les « Hauts lieux culturels » de la ville de Sainte-Marie. Après le pitt Casérus, c'est le deuxième lieu de la ville à disposer de cette dénomination.
Elles tressent l'aroman et le cachibou
« La vannerie c'est aussi un lieu qui renaît, poursuit Imaniyé Dalila Daniel. En Martinique, il n'y a plus qu'une dizaine de femmes qui tressent l'aroman et le cachibou. C'est extraordinaire. Ces femmes sont maintenant les gardiennes d'un patrimoine. Cela m'a donné envie de les honorer et d'honorer tous ceux qui ont leur ont transmis ce savoir-faire ».
La redynamisation de la vannerie du Morne-des-Esses encourage les plus jeunes à maintenir l'activité. À l'atelier ou à domicile, le métier de vannière s'exerce parfois à plein-temps. Yolaine Jean de Dieu, l'une d'entre elles, a commencé à travailler la vannerie dès l'âge de 13 ans. « Nos parents nous ont élevés avec ça, confie la jeune femme. À mon tour, j'essaie d'inculquer ce travail à mes enfants. S'ils ne prennent pas la relève il faudra penser à former des personnes. Ce patrimoine-là, il ne faut pas qu'il se perde, insiste-t-elle. Mais c'est un métier que l'on ne peut pas exercer sans l'amour de la vannerie. La vannière est une femme courageuse, car il faut beaucoup de patience pour exercer ce métier. Elle a le goût de créer et aime le travail bien fait. » Du dimanche 5 au vendredi 10 décembre, le public, ainsi que les écoles sont invités à rencontrer les vannières. Des démonstrations et un atelier d'initiation leur seront proposés.
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