Connaissez-vous la Mazurka créole, cette danse où le cavalier enlace sa partenaire au plus près du corps ? Henri Guedon, percussionniste martiniquais notoire, assure que le mot zouk fait référence à des lieux de danse réservés aux plus pauvres. Mais à l’origine, le terme Zouk viendrait de Mazouk, cette danse polonaise rythmée par trois temps ! Et pour cause, même si le Zouk correspond à un art ancestral, nombreux d’entre nous se déhanchent assurément sur ses airs éclatants.
Irrémédiablement, l’origine du mot zouk reste aujourd’hui incertaine. Ce genre se caractérise comme une musique tropicale spécifique et voit le jour dans les années 80. Ses mélodies naissent à travers la Biguine et le rythme des carnavals (« le Mas a Sinjan », masque de Saint-Jean). Cependant, la musique Zouk ne doit pas être séparée du groupe légendaire Kassav’. Un beau jour de 1979, Pierre Édouard Décimus, musicien dans un orchestre en vogue, « les Vikings de la Guadeloupe », et Freddy Marshall discernent leur amour pour la musique antillaise. Les deux hommes décident de s’adonner à leurs passions, pendant les carnavals, sur des airs de Biguine et de Compas. La rencontre des deux compères avec le guitariste Jacob Desvarieux et l’arrivée de Georges Décimus constitue la naissance d’une aventure merveilleuse : Kassav’. Au début des années 80, le groupe connaît un nouvel essor avec des musiciens talentueux, Jocelyne Béroard, Jean Philippe Marthély, Patrick St Éloi et Jean Claude Naimro. Ces artistes transforment in fine le style musical traditionnel pour une musique plus moderne et chaleureuse ; une musique mondialement reconnue grâce aux albums vendus par millions…
Grâce aux distinctes manifestations culturelles, le Zouk, symbole identitaire collectif, est reconnu depuis plusieurs dizaines d’années. Une évolution musicale et mélodique constante : la simplification rythmique du zouk love (attribuée à une influence africaine du Cap-Vert) jusqu'au Soul zouk moderne, un zouk brésilien qui s’accommode de différents genres comme le Rap ; hanches, tête, jambes, épaules et bras doivent s’articuler simultanément sur le rythme, pas facile !
Kassav |
Outre-Atlantique, la musique se démocratise tout comme les danseurs, et les styles évoluent. Ainsi, Jean Michel Rotin calque un zouk traditionnel sur le rap US. Une tendance appréciée, reconnue et somme toute copiée par de nombreux artistes des années 90. Aujourd’hui, la jeunesse s’identifie à travers un engouement incontestable du Ragga et du zouk. Néanmoins, les grands-parents adorent inlassablement les soirées rétro où le Raggamuffin laisse place au Zouk d’antan. Sûremento, le zouk se retrouve présentement comme une référence musicale — incontournable — aux Antilles et dans le monde. Les musiciens passionnés ont en définitive réussi à mélanger différents styles musicaux, tout en gardant en tête le plus important. Lors des différentes réjouissances aux Antilles, vous entendrez avec allégresse : on va zouker !
Tania Saint Val |
Ainsi, le Calypso (musique de carnaval à deux temps) ou le Bélé (caractérisé par une rythmique spécifique) importés par les esclaves africains, trouvent leurs origines à travers les traditions antillaises. Hier, importée — dans les anciennes colonies comme le Kadans haïtien — aujourd’hui manifeste, la musique zouk constitue indéniablement un important facteur d’animations, de bien-être et de divertissements.
LES MUSICIENS ANTILLAIS
Dans les Antilles, les animations musicales et les festivités restent fortement liées. La Biguine, danse martiniquaise plutôt traditionnelle formée par un admirable mélange Bèlè — Polka est influencée par le Jazz américain des années 70. Les immigrants haïtiens en Martinique ont alors créé le Kadans : alliance de différentes influences culturelles et folkloriques comme le Chouval Bwa martiniquais ou le Gwoka guadeloupéen. Et puis, vient la naissance du zouk love. Le tempo est modifié afin de laisser la piste libre aux jeunes amoureux, un slow romantique à la façon antillaise.
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